Petite cerise confite pour son prochain
Petite cerise confite pour son prochain. Dis, à quoi sers-tu dans l'instant présent ? A te débarrasser de tes escarcelles, de tes innombrables pixels en devenir sur la planète des maudites filles par leurs petites dînettes ? Tu ne vas pas exploser tu vas imploser devant toutes ces bassesses et ces lunettes arrières qui te font mettre la tête à l'envers. Tu es confite dans ton enfance et dans ton adolescence et tu te confonds en excuses sans être jamais passée par la case adulte. Tu n'es que cette toute petite fille qu'on a ramassée à la pelle de l'hiver, dans sa peine et dans son chagrin. Tu n'es pas la sorcière du bois joli tu es seule au monde sur cette île à te faire du souci pour ne pas froisser ta peine de ne pas être comme ton prochain. Tu es décalée, totalement en décalage avec la société qui t'offre des certitudes mais pas le bout de pain auquel tu as droit. Tu es là à faire grandir ta peine dans cette fiction qui ne t'appartient pas. Tu es là, avec moi, et je te porte comme on te porte dans le bagage arrière. Allez, viens que je t'emporte là où le cloporte fera ton chemin, dans le trou de l'innocence perdue et du chagrin contre lequel il faudra batailler longtemps. Tu n'es plus dans la réalité car la réalité t'a dévorée et assassinée. Tu n'es plus qu'un cloporte qui attend son assassin jour et nuit. Mais attends, que fait-il à ma porte ? Il m'assassine alors que je suis assise sur mon canapé !? Il vient se frotter à mon ventricule gauche et à ma tempe droite. Il prend mon cerveau comme s'il s'agissait d'un casque. Que fait-il ? Il m'assaille et me pique la cervelle. Il m'ensorcelle, il m'hypnotise pour qu'on ne voit pas que je suis celle qui ressemblera à la poétesse de demain et qui fera frémir ceux qui feront en sorte que je passe pour un cloporte. Je suis d'une sagesse inhumaine et je m'ensorcelle moi-même. Je suis patiente et ineffable comme la puissance de l'indienne que portait Antoinette à sa naissance. Je suis cette petite fille abandonnée à la Madeleine. Je me nomme Rasir et ça ne me va pas à ravir. Je suis blonde et je suis celle qu'on empêche de tourner en rond dans sa casbah. Je n'ai plus mal au ventricule droit. J'ai du baume sur ma tête et mon cœur est en fête. Je touche le plus profond de la terre avec mes demoiselles exemplaires. De jolies petites dames, des fourmis au grand cœur qui ne veulent que mon bonheur alors que je suis confite dans le malheur. Pas facile quand on est seul de n'exprimer que sa bonne foi.