C'est que ça fume, dans l'coin. Ça se consume et ça consomme, ça condense dans des bains de vapeur où tout se rancit sur le fil, celui du rasoir qu'on hume et qui fume de trop pour que ce soit beau. Ça fume et ça hume le petit bois qu'on chauffe avec de l'eau de chauffe et des ballons qui montent dans les airs, au gré du vent. Ça fume et ça repère les enclumes du temps. Ça fume jusqu'au présent. Ça fume au coin.
Elle voit bouger les lignes, la plante Pendant qu'elle végète, discrète Les lignes ont bougé Elle ne voit plus le bout de son nez Il fait froid, c'est l'effroi Il fait chaud, pas de peau Les boules violettes Les oiseaux n'en perdent pas une miette Pendant que les lignes bougent Pour elle, rien ne bouge Dans le froid pour les pisse-froids Plus d'effroi.
A quoi peuvent bien servir les abribus, à Saint-Avit-les-Monts ? Deux bus aller-retour pour les adultes, deux bus aller-retour pour les enfants par jour. On joue encore un peu sous les abribus de nos jours. Oh, pas beaucoup, à peine cinq minutes pour papoter un peu. Rien de plus. A quoi peuvent donc bien encore ces abribus à Saint-Avit-les-Monts, à l'heure où les trains ne passent plus beaucoup à Aurelcastel et que les trains à grande vitesse passent sans s'arrêter à proximité ? Il n'y a qu'une seule ligne qui passe désormais, ou plutôt un réseau de lignes à très haut débit, qui a la fibre très...
Elle mousse, la mousse, elle déborde et se laisse déborder de son lit habituel. Elle tangue et elle varie au gré de ses envies, selon la place du lit. Elle transfuge sa place habituelle dans les lits résiduels d'autres anatomies. Elle déborde largement, la mousse, et elle prend ses aises tellement elle se sent à l'aise dans son alèse. Elle varie mais ne change pas d'un pouce ou d'un iota pour qui veut sa place, elle est à sa place.
Manu militari, je rapplique Manu militari, je m'implique Manu militari, je m'applique Manu militari, je m'explique Manu militari, je complique Manu militari, j'implique.
Sphères sans facettes, dort en chiant de la toilette. Sphères en goguette illuminent les toiles de leurs fossettes et projettent des rayons HQE sur les murs des toilettes occidentales. Murs sans facettes se lassent vite des toilettes à la sauvette. Murs sans fossettes se toilent la part du lion et toisent de leurs splendeurs ceux qui ne prétendent à rien. Sphères et boules à facettes n'illuminent plus rien d'autre que des salles réservées aux dort en chiant de la toile.
Elle prend ses médicaments. Elle ne dit rien, elle en a l'habitude. Elle est dans le salon, où tout se joue. Elle porte un verre d'eau à ses lèvres, elle ingurgite ses médicaments. Elle aurait du mal à s'en passer. Elle se dit ça, qu'elle aurait du mal à s'en passer. Elle est bien obligée d'en passer par là. Elle n'a pas encore vidé la plaquette de médicaments. Elle en a beaucoup car elle en a besoin. Elle ne pourrait pas vivre sans. Elle en a pour jusqu'à la fin de sa vie. Elle en a pour un bon bout de temps, de ces médicaments. Elle ne dit jamais pourquoi elle les prend. Elle n'a pas besoin de...
Petites plumes noires pour grands soirs, petites plumes noires qui collent aux ergots et au bec dans le bruit des grandes soirées d'été. Poule noire pour grands soirs, poule noire aux petites plumes qui collent au bec et qui se cache sous de petites haies prêtes à égayer un hiver trop précieux. Petite poule noire aux plumes qui collent à la tête et qui montent aux têtes les plus précieuses dans ce bas monde qui prise aussi la terre. Gratte la terre, gratte le temps si mouvant dans un automne qui fera le printemps.
Elle a voyagé, la chouette. Elle en a connu des biotopes en neuf jours. Zéro empreinte carbone. Elle s'est baladée de pot en pot. Pas besoin de pot catalytique quand on chemine, comme ça, de pot en pot, de biotope en biotope et de genre en genre. Neuf jours à trimbaler ses plumes et ses ailes, pleine de sagesse, pour la chouette qui regarde ce monde en n'y croyant pas ses grands yeux bleus. Elle en a connu des genres mais n'a rien retenu d'autre avec son implacable impassibilité. Elle est impassible mais ses yeux sont toujours ouverts sur ce monde qui n'en peut plus de lui-même tant il est tourné...
Lumières dans le ciel, pleins feux sur le ciel voilé et zébré par la course aux nuages. Rose au levant et au couchant, bleu à midi pétant, rien ne sert de courir, il faut verdir à point.