Non mais tu te caches ? Non mais tu es sérieuse ? Comment peux-tu te cacher alors que tu es majestueuse ? Tu as trouvé un nouvel artifice. Ce n'est pas un saule têtard mais un saule pétard. Ça pète de partout. On dirait un paon. C'est majestueux et c'est gracieux mais pas plus que toi. Pourquoi te caches tu ? Que s'est il passé ? Tu sais que tu peux faire forte impression donc c'est peut-être pour ça que tu te caches. Tu ne veux pas faire forte impression. Tu veux juste faire dans l'impression. Tu veux imprimer le hameau de ta marque de fabrique. Tu te fabriques une image et c'est peut-être plus...
Être d'ici ne veut pas dire être enfermé à l'intérieur d'ici. Être d'ici est une gageure, un véritable défi qu'il faut absolument résoudre sans absoudre. Être d'ici dans toutes ses dimensions qui n'excluent rien de la vie, dans toutes ses surfaces qui ne réparent rien mais qui transpercent l'abdomen. Être d'ici et de là, de l'ici ou la là. Ouh la la c'est déjà un leurre. Il ne faut pas trop s'y croire mais y croire quand même un peu. Être de là et rien que de là, ici et pas ailleurs comme il se doit.
La guerre d'amour est déclarée. Je te déclare ma flamme et j'allume ton cœur avec mon briquet qui fait office de lance flammes. Je t'aime et tu ne le sais pas. Tu ne le sauras jamais, ma foi, toi le scribe et moi la flamme qui allume ces flameches au-delà de ton cœur. Faudrait il y voir autre chose que de la douceur ? Je te déclare ma flamme et j'envisage d'écarter le drame en me retirant de la vie publique. De la vie extra ordinaire, de la vie qui est soupe au lit. Une soupe et au lit. C'est tout ce que j'ai envie de dire. Mon dieu mais quel imaginaire !
Jouer aux petits chevaux. Rester dans la course en misant sur le bon numéro. Pas une question de canasson mais une question de chiffres pour les superstitieux qui peuvent être dangereux. Vivre dangereusement en jouant aux courses, pourvu qu'on ait la bonne paire de housses et le bon paletot.
S'en aller par là et prendre le chemin des invincibles. Prendre ce chemin qui ne me rendra pas meilleure mais qui me rendra plus forte pour affronter ceux qui me font face sans vergogne. Balayer devant sa porte et ne pas penser plus loin que le bout de son nez. Se casser les pieds à vouloir trop bien faire n'est plus mon affaire. Se saboter, tel est mon métier.
Aussi fragile que ces pensées. Aussi fragile que ces violas qu'on viola. Toute l'histoire pas très nette du passé qui resurgit au coin de la rue, qui resurgit depuis le tréfonds d'une mémoire qui ne vacillera pas. Non, elle ne vacillera pas et nul besoin d'aller plus loin si c'est pour me foutre dans la merde le lendemain. Nul besoin de me faire vaciller plus avant alors que j'ai recouvert une mémoire qui avait tout oublié. Tout avait fui, tout s'était enfui. Et tu regretteras amèrement ce que tu m'as dit dedans. Tu le regretteras amèrement. Crois moi.
Aller à l'abreuvoir et ne rien remarquer. Ne pas se démarquer pour ne pas choquer. Se démarquer en soi, rien que pour soi, pour ne pas être dans le chariot de la vie. Prendre le petit train, le petit tramway, se lover dans un wagon et ne pas se fier à la machine à charbon. Ça ne charbonne plus depuis longtemps. Mais toi tu avances dans ton petit chemin, ton sentier des douaniers que tu prends pour te faire plaisir. Ne pas se méprendre et apprendre plus qu'il n'en faut. Ne pas se fier à la plèbe. Aller plus loin que le village et ne pas se fier à ce qui se dit. Tu t'en fiches. Continue ton bonhomme...
Prendre la rive et te chuchoter des choses à l'oreille. Prendre la rive et ne pas partir à la dérive en pensant à toi. Tu étais bien mieux que moi. Tu es toujours bien mieux que moi mais je ne me sens plus en toi. Je suis en moi et c'est mieux comme ça. Je suis en moi et j'aime mieux ça. C'est meilleur pour moi. Tu aurais voulu être mon époux mais au fond, tout le monde s'en fout, à commencer par toi. Tu étais mon époux l'espace d'un instant, dans cet espace temps où je n'étais plus à moi. Maintenant, je suis redevenue moi et je t'aime comme avant que ma raison ne déraisonne. Je t'aime comme une...
J'ai envie de prendre ce chemin, de le prendre pour de bon avec un retour possible sur les coups de minuit. Tu es un coup de minuit, un cou de minuit et tu plonges ta main dans le lit immobile. Le lit qui s'immobilise pour toi. Il est meuble. C'est un meuble courtois. C'est un meuble de l'amour courtois. Il n'aura jamais assez de frivolité pour faire de toi un fripon. Tu es un fripon à ta manière. Serais-tu narquois ? Ne sois pas discourtois à mon endroit. Sois flexible et évasif. Sois invasif. Envahis moi avec ta langue de courtois parfois discourtois. Tu es la langue, le pouvoir des mots qui...
Mais où est la carte du tendre ? Est-elle dans cette boîte aux lettres ? Je ne crois pas que l'on peut se permettre de la déplier. Mieux vaut la laisser repliée car on ne sait jamais, elle peut resservir. Elle peut attendrir les plus fatigués d'entre nous. Elle peut aussi asservir peut-être faut-il s'en méfier comme de la première guigne qui viendrait gâcher le panier de cerises 🍒. Pas de guigne sans guignolet. Mais où est passé guignol ? Personne ne le sait. Il ne fait plus partie du paysage. Il n'y a plus que des gnafrons qui donnent le son.