Dans le creux de Boursotilum, s'engouffraient les Boursatiles qui cherchaient la cellulose pour construire leur petit village au pied des arbres. Dans le creux de Boursotilum, s'engouffraient les oiseaux pour y nicher et y faire leurs couvées. Dans le creux de Boursotilum, les insectes xylophages grignotent toujours un peu plus le bois. Dans le creux de Boursotilum, on y fait des repas de tous bois. Dans le creux de Boursotilum, on y voit tous les jours de quel bois je me chauffe. Dans le creux de Boursotilum, il y a un fauteuil qui accueille ceux qui veulent s'y retrouver.
Il voulait garder sa fertilité. Il s'est couché sur la pierre plate du dolmen pour que ses spermatozoïdes conservent leur vigueur. Il s'est couché sur cette femme crapaude pour retrouver cette fertilité qui lui avait fait défaut jusqu'ici. Il s'est couché sur cette femme crapaude pour retrouver sa virilité perdue à force d'irritabilité névrotique. Il s'est couché sur la femme crapaude pour s'enfoncer dans ses rêves qui le mèneraient au pays des mille chardonnerets où se trouvait sa bienaimée. Il s'est couché sur la femme crapaude en équilibre instable et il a chuté en regagnant de la vigueur et...
Il regardait par la fenêtre du château. Il n'y avait plus de fantôme depuis un siècle, depuis que son grand-père avait acheté le château. La fenêtre et ses boiseries donnaient sur la cour. Une petite ouverture sur le monde mais il avait juste assez de visibilité pour voir qu'il y avait une femme-tronc. Elle tendait sa sébile en demandant l'aumône aux visiteurs. La femme-tronc avait des chats à nourrir et profitait de l'ouverture du château au public pour tendre sa sébile. La femme-tronc avait vingt chats à nourrir. Elle aurait pu chasser les choucas du donjon pour les donner à ses chats mais son...
Il nage. L'eau est fraîche, claire et limpide. Il flotte avec son maillot de bain une pièce. Il fait quelques brasses dans les remous de la rivière. Il aurait pu venir accompagné mais il a préféré venir seul. Il nage et flotte sur le dos dans son maillot de bain une pièce, dans cette eau si claire et si limpide qu'elle le lave de tout soupçon. Il fait des longueurs et des largeurs dans l'eau de la rivière et se baigne avec son maillot de bain une pièce comme un baigneur qui brasse cette eau si claire, si limpide et si fraîche. Il se croit au-dessus de tout soupçon dans son maillot de bain une pièce...
Un seul trou, une seule fenêtre pour le pigeon qui vole et qui survole la région. Boîte à pigeons, boîtes à choucas qui repèrent les anfractuosités pour mieux se loger. Boîte à oiseaux qui nichent au plus haut, dans les tours, et qui volent au-dessus du château. Boîte à survol, avant l'envol et le repérage dans les airs tracés par le vol des oiseaux de fer. Boîte ronde qui s'élève dans le ciel sans laisser de fiel ni de miel. Boîte ronde pour le pigeon nomade qui vient se reposer après des échappées et des envolées pour se rapprocher du nid et de la couvée. Boîte ronde pour ne rien rater des nichées...
Marron tombé dans les orties qui pique et qui est immangeable. Marron coup de poing laissé dans l'œil. Marron glacé comme le matin du premier jour de l'automne. Marron tombé dans les orties comme poussé par une envie de piquant et d'urticant. Marron tombé dans les orties dont on fait des soupes à la fin de l'été. Marron tombé dans les orties comme un coup de poing pour le chaland qui n'aime pas le piquant. Marron tombé dans l'oubli d'un trou béant.
Ils s'étaient manqués. Le noir et l'alezan se sont retrouvés après avoir passé un moment l'un sans l'autre, chacun dans son coin de pré. Ils n'ont pas mangé la même herbe ni les mêmes baies. Ils se sont manqués sous le soleil de l'automne et se sont retrouvés dans ce pré carré. Ils se sont frottés et caressés leur chanfrein. Ils sont réunis pour ne pas se séparer jusqu'au début de la soirée. Ils vont trotter et se frotter pour ne pas se rater. Ils se sont tellement manqués, tant de fois, sans faire de foin.
Bad boy de la peste bubonique, solide comme un roc, il donne des coups de pied salés à tout ce qui passe sur son passage. Un bad boy et son chien qui écarte tout sur son chemin. Une jambe langoureusement effeuillée pour appâter les jeunes femmes avant de les envoyer au ciel manu militari. Bad boy des bubons qui ne se laisse pas prendre pour un jambon. Bad boy solitaire qui ne fait pas de quartier dans le quartier. Bad boy solitaire des hommes à tout faire. Bad boy solitaire des bonnes à tout faire.
La fille du pêcheur essaie de s'endormir et de dormir. Toutes les nuits, elle est réveillée par l'homme-sirène, mi-homme, mi-oiseau qui, de son chant, la turlupine. La fille du pêcheur n'est pourtant pas une mégère et elle dispose de tout le confort dans une alcôve aux décors floraux et avicoles. Une vraie fille de pêcheur qui n'attrape rien d'autre dans ses filets que l'air du temps et l'écume des jours qui passent et s'émoussent sur les rochers de la temporalité. L'homme-sirène est facétieux, volontiers farceur, tel un korrigan qui n'a jamais assez de feux follets pour éclairer des nuits passées...
Le seau de peinture a fait couler l'eau de la piscine dans la mer Méditerranée. Peinture à l'huile qui tâche et qui laisse des traces de couleurs en suivant le bleu outre-mer d'une eau azuréenne. Mer Méditerranée, mer Egée, on est dans les îles qui font des cycles à chaque saison. Des cycles sans pardon et sans raison pour pousser le bouchon. Le seau de peinture s'est déversé dans la mer Egée et a fixé ses couleurs au milieu de l'autel où les femmes étaient sacrifiées si elles étaient inopportunes et sans rancune. Un autel pour les sirènes méditerranéennes, femmes-oiseaux qui voient au-dessus de...